Que cache le drame de Cologne ?

 Les événements de Cologne ne cessent de prendre davantage d’ampleur, 500 plaintes sont maintenant déposées et les agresseurs de femmes ont sans doute été plusieurs milliers dans diverses villes d’Allemagne. Ce drame soudain plonge dans la stupéfaction et l’on a du mal à comprendre ce qui s’est passé.

De premiers éléments d’enquête semblent indiquer que tout cela n’a pas été spontané et qu’il y a eu une planification de ces agressions sexuelles de masse par de jeunes hommes ivres en majorité arabes semble-t-il. On pense bien sûr à un nouveau plan diabolique de Daesch, qui aurait trouvé là un moyen astucieux de faire monter les antagonismes et la haine de l’autre dans les sociétés occidentales. Et cela marche, la réplique de l’extrême-droite a été immédiate, réclamant avec violence l’expulsion des réfugiés.

Face au drame, il faut surtout se garder de toute réaction émotionnelle précipitée ; c’est précisément cela que cherchent les jihadistes. Il faut au contraire essayer de comprendre. Un élément manifeste est que, dans l’ambiance libertaire et euphorique de la Saint-Sylvestre, il n’a pas fallu grand-chose pour mettre le feu à la place. Il faut se mettre dans la peau des jeunes hommes réfugiés, déracinés récemment, venant de pays musulmans. Non seulement leurs conditions de vie sont difficiles et ils ont perdu leurs repères, mais se pose à eux en particulier un problème avec la sexualité et avec les femmes. Alors que leur culture leur a inculqué des interdits systématiques, ils côtoient dans les villes occidentales des femmes ayant une très grande liberté avec leur corps dans l’espace public. Cela déclenche en eux une émotion considérable. Ils comprennent ces nouveaux codes, les assimilent et s’y adaptent. Mais il peut suffire d’une étincelle pour qu’explosent soudain des profondeurs de pulsions refoulées. Ce qui est frappant dans les faits de Cologne est que les agresseurs n’avaient sans doute que faiblement conscience d’avoir franchi les limites. La plupart des agresseurs ont palpé des seins et des fesses en s’interdisant d’aller plus loin dans les attouchements (ce qui pour les victimes bien sûr ne change rien au caractère intolérable de l’agression), grisés par l’ambiance festive, l’alcool, et ces nouvelles libertés pas toujours faciles à maîtriser.

L’Allemagne a bien évidement vécu cela comme un choc, dans la sidération. Et là aussi on a assisté, mais dans l’autre sens, à une libération du refoulé, l’opinion se retournant avec une vitesse stupéfiante. Alors que les réfugiés syriens fuyant le drame avaient été accueillis sous les applaudissements il y a quelques mois, des voix nombreuses se lèvent depuis quelques jours pour réclamer l’expulsion des réfugiés.

Les poussées émotionnelles couplées aux enfermements identitaires sont le danger principal qui nous menace et les dangers sont très grands aujourd’hui. Bien des problèmes ne sont pas simples à résoudre (comme le soudain accueil de masse de réfugiés en Allemagne). Mais il faut dire et redire encore que seule la maîtrise de soi sur la base d’idées claires humanistes et fraternelles permet de garantir les acquis de notre civilisation.

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7 Commentaires

  1. fight4free
    12 janvier 2016 - 12:57

    Mais il faut dire et redire encore que seule la maîtrise de soi sur la base d’idées claires humanistes et fraternelles permet de garantir les acquis de notre civilisation.
    En quoi les la maîtrise de soi sur la base d’idées claires humanistes et fraternelles permet de garantir la sécurité à nos femmes.
    La question n’est pas la fraternité mais si vous faites entrer un lion dans la cage des moutons… expliquez leur qu’ils doivent fraterniser. Le mélange des cultures n’est valable que s’il est partagé…
    On voit bien que ce n’est pas votre épouse qui a était agressé.

    “Ce qui est frappant dans les faits de Cologne est que les agresseurs n’avaient sans doute que faiblement conscience d’avoir franchi les limites.”
    est ce l’excuse ?
    c’est le même problème que l’atténuation de peine pour les grands malades. On attenu leur peine sous prétexte qu’ils sont malade et donc pas conscient mais au final on devrait aggraver cette peine car c’est justement le fait qu’ils ne sont pas conscient qui fait courir un plus grand danger au gens qui eux… sont conscient.
    A force de prendre la défense des délinquants on finit par oublier leur victime.
    Ne me demander pas d’être fraternelles avec des agissements aussi gravissime et admettez que tous les immigrants ne sont pas tous de simples refugiés venu chercher la paix…. voila le courage qui manque à nos politiques fussent elles de droites ou de gauches et que seules les pettes gens auront à subir car il est clair que votre femme comme celles de gens bien aisé n’était pas dans la rue en train de fraterniser pour le nouvelle an mais bien au chaud…
    Et, te sentant haï sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre …

  2. fight4free
    12 janvier 2016 - 12:59

    Désolé pour les fautes innombrables…

  3. 12 janvier 2016 - 13:57

    Bien sûr, le point central à ne jamais oublier est que cette agression de masse contre les femmes est un crime odieux et inexcusable. Ma démarche, en parallèle, est d’essayer de comprendre ce qui s’est passé

  4. MP
    17 janvier 2016 - 17:37

    et si c’était organisé par l’extreme droite?

  5. Mahina
    31 janvier 2016 - 10:50

    Bonjour,
    Vivant depuis peu en pays arabe, je suis stupéfaite par les crispations identitaires des migrants, à commencer par les miennes.J’espère pouvoir approfondir la question prochainement.
    Mais au sujet du flux de réfugiés, j’ai une question impertinente, que je ne sais pas où poser : pourquoi ne donne-t-on pas la priorité aux femmes et aux enfants ? Comment se fait-il que ce soient des milliers et des milliers d’hommes seuls ? Ne dit-on pas, si le bateau coule, les femmes et les enfants d’abord ? A elles ensuite de se former, obtenir les titres de séjour et éventuellement demander l’accueil de leurs hommes par la suite, mais en comprenant déjà ce que cette terre attend d’eux et ce qu’elle ne leur apportera pas. mais savoir sa famille en sécurité permettra peut-être aux hommes de se battre pour la liberté et la vie dans leurs pays…

  6. 1 février 2016 - 15:24

    Mahina, c’est une très belle question, compliquée, mais intéressante.Traditionnellement, ce sont les hommes qui partent d’abord des pays pauvres, et les femmes ne les suivent que dans le cadre des regroupements familiaux (reflet des rôles traditionnels). Une migration un peu mieux organisée pourrait en effet peut-être imaginer autre chose.

  7. Nounours
    21 février 2016 - 09:07

    Si la démagogie était une discipline olympique vous seriez sur la plus haute marche du podium.

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