Quand la Toile se déchire

illustration Alan Spencer

Nous pensons beaucoup trop qu’Internet est seulement un monde virtuel, car le moindre message envoyé est une vraie relation, même si elle est de nature un peu particulière. Nous vivons actuellement une véritable révolution anthropologique, où chacun d’entre nous, par la grâce de ce nouveau moyen technologique, élargit sa surface d’existence et structure sa personnalité en réseau. Mais tout cela ne se fait pas sans risques et il y a un prix à payer. Notamment dans le domaine du couple. Tout est bouleversé pour la rencontre bien sûr. Mais les conséquences sont aussi importantes pour l’engagement conjugal de longue durée. Voyez l’excellent d’article de Louise Couvelaire, paru dans M, le magazine du Monde du 20 juillet :

 

« Le mariage se complique

 

« Fini le temps où les contrats de mariage se contentaient de fixer au préalable les conditions – financières principalement – d’un divorce. Désormais, aux Etats-Unis, les fameux prenuptial agreements, ou prenups, comme on les appelle, entendent réguler la vie de couple. Ainsi, ils incluent de plus en plus souvent une clause dite “réseaux sociaux” qui encadre strictement ce que votre moitié a le droit de publier sur Internet. Gare à celui qui poste sur Facebook ou Instagram une photo de sa belle en bikini. Un cliché qui déplairait à madame peut coûter jusqu’à 50 000 dollars (plus de 35 000 euros), selon une avocate new-yorkaise interrogée par NBCNews. Tout ce qui est susceptible de nuire à la réputation professionnelle de son conjoint, de l’humilier ou de l’embarrasser, peut faire l’objet de poursuites… alors même qu’une séparation n’est pas envisagée. Voilà qui va mettre de l’ambiance. Evidemment, ces clauses prévoient également des sanctions financières en cas d’agression virtuelle après le divorce, comme poster des insultes ou s’adonner au revenge porn (photos compromettantes pour se venger).

 

Le succès de ce nouveau type de clause confirme que Facebook et mariage ne font pas bon ménage. Selon une étude de l’université de Boston, publiée début juillet, les personnes qui surfent sur les réseaux sociaux sont davantage susceptibles d’être malheureuses en couple ou de quitter le foyer. Selon les chercheurs, Facebook et compagnie jouent un rôle de révélateur des difficultés du couple. Au Texas par exemple, 32 % de leurs usagers songent au divorce, deux fois plus que les non-utilisateurs. En 2012, deux études avaient établi un lien entre divorce et utilisation des réseaux sociaux. La première, britannique, indiquait que 33 % des procédures comportaient le mot “Facebook”. La seconde, américaine, révélait que 80 % des avocats spécialisés en droit de la famille avaient constaté une hausse du nombre de cas de divorce impliquant les réseaux sociaux ».

 

 

 

Louise Couvelaire

 

Lien :

http://www.lemonde.fr/le-magazine/article/2014/07/20/reseaux-sociaux-le-mariage-se-complique_4458631_1616923.html

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1 commentaire

  1. [url=http://www.jurifiable.com]Jessica[/url]
    19 mai 2015 - 15:17

    Après tout c’est assez légitime ! Le mariage implique de fait un respect réciproque des conjoints. Or si un conjoint émet le souhait de ne pas avoir de présence sur les réseaux sociaux il semble légitime que l’autre conjoint ait à respecter ce choix !

    Le mariage n’implique pas que le conjoint nous appartient loin de là ! Alors respectons les choix de chacun à ce sujet.

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