Les relations affectives stables
Un nouveau concept : les relations affectives stables.
Depuis que le séisme covid-19 a ébranlé nos vies, une de nos préoccupations principales est de savoir quelles seront les nouvelles règles du jeu social demain : à quelle distance pourront-nous nous croiser, les enfants pourront-ils aller à l’école, quand sera-t-il possible de voyager ? Tout ce qui ressortait des libertés individuelles est aujourd’hui décrété par le gouvernement, à travers des débats qui risquent de se faire de plus en plus houleux. La chose est d’autant plus délicate en effet qu’il ne s’agit pas seulement d’arbitrer entre des intérêts divergents mais qu’il faut aussi préciser dans des domaines où la vie ordinaire est d’une subtilité et d’une complexité inouïes.
Ainsi le gouvernement italien vient-il de décider qu’il sera possible de sortir de chez soi pour visiter des membres de sa famille mais pas ses amis. Et les couples qui vivaient séparés pendant le confinement ? Décision : vous aurez le droit si vous parvenez à convaincre la police qu’il s’agit d’une « relation affective stable ». Pour le sexe d’un soir, passez votre chemin (ou payez l’amende).
Petit bonheur du drame : par la magie de l’événement que nous subissons, des amours incertaines vont se sentir contraintes de se déclarer comme des relations affectives stables. Ce qui pourrait compenser les divorces provoqués par le trop-plein d’agacements dus au confinement dans de petites surfaces. Le monde conjugal d’après lui aussi sera différent.
Très joli d’avoir relevé ce fait : plus une catégorie administrative d’ailleurs qu’un concept. Tout à fait passionnant pour l’Italie, un pays où la vie privée est encore tellement régie par le mariage. Ça donne envie d’une sociologie des formulaires covid.